Espagne - Tunisie 3-1 L'Espagne, très bien lancée dans le Mondial 2006 après sa large victoire face à l'Ukraine (4-0), a souffert face à la Tunisie, lundi à Stuttgart, mais a décroché sa qualification pour les 8e de finale en s'imposant 3-1 (mi-temps: 0-1). Le sélectionneur espagnol, Luis Aragones, a effectué un coaching remarquable. Les trois joueurs qui sont entrés en seconde période -Raul, Fabregas et Joaquin- ont été à l'origine ou à la conclusion des trois buts. Raul, le "banni", a égalisé à la 71e minute, reprenant un ballon repoussé par Boumnijel après une frappe de "Cesc" Fabregas. C'est Joaquin qui avait servi le "Gunner" après un bon travail côté droit.
Cinq minutes plus tard, le jeune milieu de terrain d'Arsenal a ensuite parfaitement lancé Fernando Torres, qui est allé crucifier Boumnijel avec assurance (76). Le jeune attaquant espagnol (22 ans), surnommé "El Niño" (l'enfant), a transformé en fin de match (90) un penalty qu'il avait lui-même provoqué, après un centre de Raul. Troisième but en deux matches pour l'avant-centre de l'Atletico Madrid, seul en tête du classement des buteurs du tournoi.
Le score est toutefois flatteur pour la "Seleccion" qui n'a pas montré la même application que face aux Ukrainiens, manquant souvent de justesse dans les passes et de clairvoyance au moment du dernier geste. Surtout elle n'a pas affiché la même sérénité en défense, à l'image de Carles Puyol, monstrueux cette saison avec le Barça et très bon jusqu'ici avec l'Espagne mais coupable sur le but tunisien.
Le défenseur catalan s'est fait "griller" par Jaziri. L'attaquant tunisien, aligné seul en pointe, a ensuite réussi un petit festival dans la surface de réparation avant de servir Mnari qui a réussi à tromper Casillas en deux temps (8).
Aragones avait averti que l'obstacle tunisien serait dur à franchir: "La Tunisie est une équipe bien meilleure que celle qui a joué le premier match (2-2 contre l'Arabie saoudite). C'est une sélection très bien organisée avec un milieu de terrain très fort, doté d'une bonne technique et d'un gros physique."
Le "Sage d'Hortaleza" -du nom d'un quartier de Madrid- avait vu juste. La "Furia" était pourtant bien entrée dans le match avec dès la 2e minute de jeu une reprise de la tête de Luis Garcia, à côté, sur un corner de Xavi. Trois minutes plus tard, le second ouvrait pour le premier qui remettait de la poitrine en direction de David Villa. L'attaquant de Valence reprenait en force mais le ballon finissait dans le mauvais côté du petit filet d'Ali Boumnijel.
Le but tunisien a ensuite coupé les jambes des Espagnols, surtout dangereux sur coups francs (10, 15 et 33) et corner (44). Après la pause, les entrées de Raul et Fabregas se sont avérées décisives et l'apport de Joaquin fort utile. Une chose est sûre, après la démonstration contre l'Ukraine et la remontée face à la Tunisie, Aragones a montré qu'il avait une connaissance parfaite de son groupe.
DECLARATIONS
Roger Lemerre (Tunisie)
"D'abord il faut digérer la déception parce qu'on a entrevu le meilleur. Dire qu'en seconde période l'équipe s'est effondrée, je ne le pense pas.
Il y a eu des occasions significatives de l'Espagne, mais je ne pense pas que l'équipe se soit effondrée. Il y a des circonstances dans un match qui font que le résultat peut basculer. L'équipe a rendu une copie très propre, c'est clair pour moi, sur le plan tactique. Ces 90 minutes laissent un message d'espoir qui j'espère pourra se concrétiser face à l'Ukraine (lors de la dernière journée). Mais c'est vrai que la déception est très profonde. (Sur l'Espagne) Je ne suis pas Madame Soleil. Ce que je peux dire c'est que notre équipe nationale les a fait douter pendant un bon moment. Mais la qualité du jeu vers l'avant de l'Espagne n'est pas à remettre en doute."
Luis Aragones (Espagne)
«J’avais dit que la Tunisie était une grande équipe, très forte en contre. Ils ont d’ailleurs marqué sur leur première contre-attaque. Roger Lemerre, qui est intelligent et un excellent entraîneur, avait choisi de mettre un homme de plus au milieu du terrain, leur point fort. Nous, nous avons joué trop long en première période. Avec l’entrée de Cesc, au côté de Xavi, et de Raul nous avons remis le pied sur le ballon. J’ai choisi de faire entrer Joaquin pour dynamiser le côté droit et parce que son adversaire direct avait un carton jaune. En dehors de deux contres bien menés par la Tunisie, l’Espagne a eu le contrôle total du jeu.» Xabi Alonso (milieu de terrain espagnol, élu homme du match): «Pendant la première période nous avons eu pas mal d’approximations.
Le premier but nous a amené de la tranquillité et nous avons pu inscrire les deux autres. Cette remontée va nous être très utile pour la suite de la compétition.»