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Les analyses
L'Italie et la passion du jeu ! (Analyse) (05/07/2006)
Face à l'Allemagne, les Italiens veulent la balle et ils n'hésitent pas à remonter jusqu'à la source pour la trouver... Jens Lehmann est mis sous pression à chaque relance.

Dans cette rencontre il y a du jeu et du muscle ! Mais l'arbitre a reçu des consignes précises et il laisse jouer ! Certaines semelles sont levées mais les cartons restent, pour une fois, dans la poche de monsieur Benito Archundia. C'est une lutte virile pour forcer le passage mais le football n'est pas encore un sport de salon !

L'absence de Torsten Frings oblige Ballack a beaucoup travailler en perte de balle. Il s'épuise au fil du temps et ne parvient pas vraiment à imposer son talent face à une organisation parfaite. Il joue loin du but !

Les Italiens ont plus de liberté dans les jambes et ils privent l'Allemagne de son football offensif. L'entrejeu italien est drapé dans de la haute couture. C'est du grand art ! Pirlo en est le patron, il donne le tempo et tisse tous les liens avec ses équipiers. Totti et Camoranesi règlent la circulation de main de maître mais Luca Toni est bien seul devant.

Derrière, le rideau est tombé depuis longtemps ! Personne ne passe les Zambrotta et Cannavaro et Buffon fait le reste. Cette équipe n'a jamais été menée au score dans le tournoi ! Elle défend en attaquant l'adversaire là où cela fait mal. Les deux flancs allemands souffrent mais le danger peut surgir de n'importe où.

Les phases arrêtées s'accumulent autour du rectangle de Lehmann mais elles sont souvent mal gérées. Par contre, au niveau du jeu, c'est de la broderie fine. Les deux équipes sont puissantes et disposent d'une capacité de contre redoutable. La concentration est totale et l'on passe d'une claque à l'autre.

Le collectif allemand est sous pression mais certaines individualités peuvent faire la différence. Tout ce que fait Klose est techniquement joli alors que Podolski et Schneider cherchent la percussion. Il n'y a pas encore de but dans la rencontre mais c'est juste une question de dosage.

A 20 minutes du terme, c'est la prudence qui domine. Les prolongations arrivent et Marcello Lippi ne veut pas attendre la sanction des tirs au but. Il est le premier à se libérer et à oser ! Il fait monter deux attaquants ainsi que Del Piero. Et il laisse Totti sur la pelouse !

Lippi ne veut plus d'un verdict trop lourd pour l'Italie et il surprend Klinsmann par ses choix !
Un deuxième attaquant arrive et tout s'écroule pour les Allemands. Tous les acteurs de cette rencontre vont jusqu'au bout de l'effort mais les Italiens semblent mentalement plus fort.

Ils ont pris le jeu à leur compte et vont pousser Klinsmann dans le rôle de héros pour la consolation. La passion du jeu l'emporte et le geste décisif final surgit des pieds d'un demi d'ouverture d'exception. Pirlo reprend l'initiative par la grâce d'un talent hors norme. Fabio Grosso et Del Piero apportent la touche finale à un travail de préparation absolument parfait.

Toute l'Italie retient son souffle !







Bruno Taverne

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